nom type sous-type définition / exemple
homéotéleute répétition phonique Un jour de canicule sur un véhicule où je circule, gesticule un funambule au bulbe minuscule
paréchèse répétition phonique Rapprochement excessif de syllabes identiques dans des mots successifs :

Même et marine Marmara,
Tu tues un temps tendre à périr.
L'âme erre amère en des désirs
Qui quitte enfin un art à rats.
prosonomasie répétition phonique La prosonomasie porte sur les phonèmes (les sons proches) alors que la paronomase porte sur la relation lexicale (sur les lexèmes) ou paronymes.

« Le ticket chic, le ticket choc »
« Un petit clic vaut mieux qu'une grande claque »
anaphore répétition morpho-syntactique Elle peut se schématiser ainsi : A____ / A____

« Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore ! »
épanaphore répétition morpho-syntactique Proche de l'anaphore et de l'épanode, elle s'en distingue néanmoins dans le sens où elle reproduit la structure syntaxique à l'identique.

« On tue un homme : on est un assassin. On en tue des millions : on est un conquérant. On les tue tous : on est un Dieu. »
épiphore répétition morpho-syntactique ____A / ____A

« Moi qui n'ai jamais prié Dieu
Que lorsque j'avais mal aux dents
Moi qui n'ai jamais prié Dieu
Que quand j'ai eu peur de Satan
Moi qui n'ai prié Satan
Que lorsque j'étais amoureux
Moi qui n'ai prié Satan
Que quand j'ai eu peur du Bon Dieu »
épanode répétition morpho-syntactique Consiste à répéter des mots ou des groupes de mots qui semblent fonctionner de manière autonome syntaxiquement alors que la suite du texte montre que ceux-ci annonçaient en réalité un développement

« Cette grande pureté des bases de la Révolution française, la sublimité même de son objet, est précisément ce qui fait notre force et notre faiblesse ; notre force, parce qu'elle nous donne l'ascendant de la Vérité sur l'imposture, et les droits de l'intérêt public sur les intérêts privés ; notre faiblesse, parce qu'elle rallie contre nous tous les hommes vicieux, tous ceux qui dans leur cœurs méditaient de dépouiller le Peuple1 [...] »

« C'est dans ce temps que naît une nouvelle figure d'homme, immobile, absent. Immobile sur la neige blanche, penché sur l'absence rouge, ne désirant plus rien du monde »

« Elle le quitta avec impatience et dédain : impatience parce qu’il la contrariait, dédain parce qu’il n’était pas riche. »
antanaclase répétition morpho-syntactique Répétition du même mot, au sens propre et au sens figuré

Antanaclase classique :

« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. »
« Aujourd’hui Perpétue et Félicité jouissent d’une perpétuelle félicité »
« Et la mer est amère, et l’amour est amer »

Antanaclase elliptique :

« La culture, c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale. »
« Les étudiants, c'est comme le linge, quand il fait beau, ça sèche. »
« L'intelligence, c'est comme les parachutes, quand on n'en a pas, on s'écrase. »
« Les gardiens de la paix, au lieu de la garder, ils feraient mieux de nous la foutre. »
épizeuxe répétition morpho-syntactique Très proche de la palilogie et constitue un type particulier d'Épanalepse.

« Ô triste, triste était mon âme / À cause, à cause d'une femme. »
« David, David triomphe ; Achab seul est détruit »
« Elle déclara que le chevreau serait tué, tué, mais tué par sa main à elle »
épanalepse / palilogie répétition morpho-syntactique Schéma : A, A ______

« Le temps s'en va, le temps s'en va, ma Dame »
« Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle... »
« Je suis gai ! Je suis gai ! Vive le vin et l'art !... »
anadiplose répétition morpho-syntactique ____ A / A ____

« Il est bête. Bête il restera. »
« L'absence, c'est Dieu. Dieu, c'est la solitude des hommes. »

____ A / A ____ B/B ____ C/C ____

« D'abord, c'est curiosité Qui conduit l'homme à la beauté ; Beauté mène à l'amour, l'amour à l'espérance »
« Le néant a produit le vide, le vide a produit le creux, le creux a produit le souffle, le souffle a produit le soufflet et le soufflet a produit le soufflé. »
épanadiplose répétition morpho-syntactique Reprise, à la fin d'une proposition, du même mot que celui situé en début d'une proposition précédente.
Elle a pour figure inverse l'anadiplose.

A ____ / ____ A

« Un âne immobile sur un terre-plein, pareil à une statue d'âne. »
« L'homme peut guérir de tout, non de l'homme. »
« Et rose elle a vécu ce que vivent les roses »
« Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien »
antimétabole répétition morpho-syntactique Se compose à la fois d’une anadiplose et une épanadiplose.

A ____ B / B ____ A

« L'enfance sait ce qu'elle veut, elle veut sortir de l'enfance. »
« Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger »
« Les murs ont des oreilles. Les oreilles ont des murs. »
« L'État de conscience est la conscience d'un État. »
antimétathèse déplacement, réarrangement graphique Consiste en un rapprochement de deux mots qui ne diffèrent que par l'ordre de succession de quelques lettres, ou graphèmes.

« S'il se pouvait un chœur de violes voilées »
expolition répétition morpho-syntactique Consiste à répéter plusieurs fois la même chose ou le même argument dans des termes équivalents. Il s'agit dès lors de souligner la force, la prégnance d'une idée, et d'insister dessus afin de transmettre un message particulier à son interlocuteur.

« Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage, /
Et la mer est amère, et l'amour est amer [...] »
« Il crut que l'autre l'avait fait exprès. Il savait que d'aucuns ne pouvaient le voir sans lui chercher noise. L'autre, donc, avait dû préméditer. »
homéoptote répétition morpho-syntactique Mot finissant de la même façon parce que sur la même désinence

Répétition de formes morpho-syntaxiques sur la base d'un parallélisme grammatical des marqueurs morphologiques ou morphèmes : désinences verbales, terminaisons nominales identiques, pronoms personnels, déterminants, adverbes, etc.

« Les servants se hâtèrent / Les pointeurs pointèrent / Les tireurs tirèrent / Et les astres sublimes se rallumèrent l'un après l'autre / (...) »
-> répétition de la désinence verbale -èrent.
polyptote répétition morpho-syntactique Répétition de plusieurs mots de même racine, ou encore d'un même verbe, sous différentes formes

« Madame se meurt ! Madame est morte ! »
« On m'a vu ce que vous êtes ;
Vous serez
ce que je suis »
paronomase répétition morpho-syntactique Consiste à rapprocher des paronymes au sein du même énoncé.

« Qui se ressemble s'assemble »
« Comparaison n'est pas raison »
« Qui vole un œuf vole un bœuf »
« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme »
symploque répétition morpho-syntactique Emploi simultané de l'épiphore (répétition de mot en fin de phrase) et de l'anaphore (répétition de mot en début de phrase)

A ____ B / A ____ B

Qui est l'auteur de cette loi ? Rullus.
Qui
a privé du suffrage le peuple romain ? Rullus.
Qui
a présidé les comices ? Rullus.
adynaton répétition sémantique Consiste en une hyperbole inconcevable

« Deux milliards d'hommes en long et moi, au-dessus d'eux, seule vigie »
« On tue un homme : on est un assassin. On en tue des millions : on est un conquérant. On les tue tous : on est un Dieu. »
antépiphore répétition morpho-syntactique « Peut-on illuminer un ciel bourbeux et noir ?
Peut-on déchirer des ténèbres
Plus denses que la poix, sans matin et sans soir
Sans astres, sans éclairs funèbres ?
Peut-on illuminer un ciel bourbeux et noir ? »

« Rien n'obscurcira la beauté de ce monde.
Les pleurs peuvent inonder toute la vision. La souffrance
Peut enfoncer ses griffes dans ma gorge. Le regret,
L'amertume peuvent élever leurs murailles de cendre,
La lâcheté, la haine peuvent étendre leur nuit,
Rien n'obscurcira la beauté de ce monde. »
auxèse addition, adjonction morpho-syntactique Gradation d'hyperboles dont l'intensité sémantique ou émotive mène au paroxysme parfois jusqu'à la négation

« Il est génial, fantastique, fabuleux »
« C'est un roc ! . .. c'est un pic ! . . . c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ?. .. C'est une péninsule ! »
épitrochasme addition, adjonction morpho-syntactique Accumulation de mots courts et expressifs, fréquemment utilisée dans l'invective

« son esprit, strict, droit, bref, sec et lourd »
« Vomit sa vieille nuit, crie: à bas! crie: à mort!
Pleure, tonne, tempête, éclate, hurle, mord.
polysyndète addition, adjonction morpho-syntactique Mode de liaison consistant à mettre une conjonction de coordination au début de chacun des membres de la (ou des) phrase(s), le plus souvent alors qu'elle n'y est pas nécessaire.

«  Mais tout dort, et l'armée, et les vents, et Neptune »
asyndète suppression morpho-syntactique Suppression des liens logiques et des conjonctions dans une phrase

« La pluie, le vent, le trèfle, les feuilles sont devenus des éléments de ma vie. »
synchise addition, adjonction morpho-syntactique Consiste à modifier l’ordre des propositions d’une phrase, la rendant ainsi difficile à comprendre, voire incompréhensible ; proche de l'hyperhypotaxe et de l'hyperbate

« Une amie est venue samedi (c'est le seul jour où on peut accueillir les gens - enfin, à condition qu'ils ne viennent pas en trop grand nombre : depuis que nous n'avons plus de meubles, c'est plus possible, en plus, au prix où on les a vendus, c'était bien la peine - et qu'ils n'aient pas d'enfants (qu'est-ce que ça fait comme dégâts !)) mais nous n'étions pas là. »
hyperhypotaxe addition, adjonction morpho-syntactique Consiste en une insertion de propositions subordonnées en trop grand nombre. Elle est une hypotaxe exacerbée qui donne lieu à un effet esthétique qui coordonne des idées ou des arguments nombreux, parfois jusqu'à la confusion.

« Martial est fils de noble, puisque son père est quasi-baron, étant donné que sa mère était une fille Angenaux, qui étaient reconnus comme maîtres des terres, et que sa belle-mère avait des accointances avec les De Bellot, à qui appartient le château... »
tapinose addition, adjonction morpho-syntactique Su grec tapeinôsis signifiant « amoindrissement ».

Hyperbole contraire, qui sous forme exagérée et à caractère réducteur ou péjoratif, voire ironique, amplifie un fait, une idée, un trait pour en minimiser la portée ou pour dissimuler une information.
Elle est proche de l'euphémisme, de l'atténuation et de la litote.

(Les exemples suivants constituent des litotes) :

« Ça ne casse pas trois pattes à un canard. »
« Il n'a pas inventé le fil à couper le beurre. »
« Ce n'est pas un enfant de chœur. »
« Il n'a pas inventé le bidon de deux litres. »

Tapinoses littéraires :

« Par une coïncidence extraordinaire, ou plutôt par un simple hasard, j'ai revu l'homme au gibus »
« au milieu d'un ciel empourpré, un gros soleil rutilant et bouffi comme une figure d'ivrogne apparaissait derrière les arbres »
épanorthose addition, adjonction sémantique Consiste à corriger une affirmation jugée trop faible en y ajoutant une expression plus frappante et énergique. Elle appartient à la classe des corrections ; proche de la palinodie.

« Votre prudence ou plutôt votre lâcheté nous ont perdus »
« J'espère, que dis-je ? je suis sûr qu'on vous rendra justice »
syllepse suppression morpho-syntactique Du grec ancien : σύλληψις, súllēpsis, littéralement « action de prendre ensemble, d’embrasser, de comprendre ».

Syllepse grammaticale :

« Elle affichait un air inquiet. Elle avait l’air soucieuse »
« L’ensemble des enfants s’écrièrent bruyamment. »
« Il faut envoyer dans les guerres étrangères la jeune noblesse. Ceux-là suffiront. »
« J'ai appelé la police, mais ils ne sont pas encore arrivés. »

Syllepse stylistique :

Trope, qui associe, en une seule et unique fois, le sens propre (ou primitif) et le sens figuré (ou étendu) d’un mot.

« Je punis un fils autant que je le chéris, car je suis un père »
( « père » : le sens propre, le père parent ; et le sens étendu, l'affection paternelle)
« Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage »
diaphore répétition morpho-syntactique La diaphore est la répétition d'un mot dans un sens différent. On parle aussi d'antanaclase à la différence près que la diaphore a un jeu sémantique qui reste dans le même domaine.

« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. »
« On joue Racine au Racine. »
amphibologie suppression sémantique Consiste en une ambiguïté grammaticale qui peut donner lieu à diverses interprétations d'une même phrase.

« Les vieux ne devraient pas être autorisés à conduire sur les routes, c'est bien trop dangereux. »
( les « vieux » rendent la route dangereuse pour les autres, et de ce fait ne devraient pas être autorisés à conduire, ou les routes sont si dangereuses qu'on ne devrait pas laisser les vieux y conduire, pour leur propre bien)

« Elle est sortie en pleurant du café. »
(pleure-t-elle en sortant du café (le bistrot) ou pleure-t-elle du café en guise de larmes ?)

« Il quitte sa femme le jour de son anniversaire. »
(Est-ce l’anniversaire de sa femme ou le sien ?)
aposiopèse suppression sémantique Du grec ἀποσιώπησις aposiôpêsis (« action de s'interrompre en parlant ou de cesser de parler, silence », du verbe « cesser de parler, se taire »).

Consiste à suspendre le sens d'une phrase en laissant au lecteur le soin de la compléter. L'aposiopèse révèle une émotion ou une allusion se traduisant par une rupture immédiate du discours.

« Tu vas ouïr le comble des horreurs.
J'aime... À ce nom fatal, je tremble, je frissonne.
J'aime... »
« Moi, qui mourrais le jour qu'on voudrait m'interdire
De vous... »
« A mon arrivée au logis, Pauline m'interrompit en disant: - Si vous n'avez pas de monnaie... »
kakemphaton suppression sémantique Calembour malheureux et involontaire.

« Je suis romaine hélas, puisque mon époux l'est » : nez-poulet
« Vierge non encor née, en qui tout doit renaître » : vierge non encornée
Car ce n'est pas régner qu'être deux à régner " : araignée
" Je sortirai du camp, mais quel que soit mon sort / J'aurai montré, du moins, comme un vieillard en sort" : vieil hareng saur
brachylogie suppression sémantique Type d'ellipse dans le discours aboutissant à un texte concis, proche de l'anacoluthe et du zeugma.

« Les mains cessent de prendre, les bras d’agir, les jambes de marcher »
zeugma suppression sémantique Ellipse d'un mot ou d'un groupe de mots qui devraient être normalement répétés, ce qui a pour conséquence de mettre sur le même plan syntaxique deux éléments appartenant à des registres sémantiques différents :

« Vêtu de probité candide et de lin blanc »
« Les marchands de boisson et d’amour. »
« Contre ses persiennes closes, Mme Massot tricote, enfermée dans sa chambre et dans sa surdité. »
« Sous le pont Mirabeau coule la Seine / Et nos amours »

Zeugme syntaxique :

« Il croyait à son étoile et qu’un certain bonheur lui était dû. »
« Ils savent compter l’heure et que la terre est ronde. »
antilabe déplacement, réarrangement morpho-syntactique Il y a antilabe lorsqu'un même vers est morcelé en plusieurs répliques sous forme de phrases indépendantes. Cette figure, proche de la stichomythie, produit un effet plus vif encore : une accélération de l'échange, qui gagne en intensité, une impression de spontanéité ou d'émotion accrue de la part des personnages. L'antilabe est parfois l'effet d'une interruption.

Chimène — Hélas !
Don Rodrigue — Écoute-moi.
Chimène Je me meurs.
Don Rodrigue — Un moment.
Chimène — Va, laisse-moi mourir.
Don Rodrigue — Quatre mots seulement ;
stichomythie Dialogue de tragédie où les interlocuteurs se répondent vers pour vers.

« Le comte. — Ce que je méritais, vous l’avez emporté.
Don Diègue. — Qui l’a gagné sur vous l’avait mieux mérité.
Le comte. — Qui peut mieux l’exercer en est bien le plus digne.
Don Diègue. — En être refusé n’en est pas un bon signe. »
chiasme déplacement, réarrangement morpho-syntactique Structure ABBA

« Ayant le feu pour père, et pour mère la cendre. »
« Les désespoirs sont morts, et mortes les douleurs. »
« Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu. »
« Vivre simplement pour que d'autres puissent simplement vivre. »
énallage déplacement, réarrangement morpho-syntactique Consiste à remplacer un temps, un mode, un nom ou une personne par un autre temps, un autre mode, un autre nom ou une autre personne.

Plus globalement, elle consiste à remplacer une forme grammaticale (un pronom, un nom, un temps verbal ou un aspect verbal) par une autre ; on l'appelle également la substitution.

« Je mourais ce matin digne d'être pleurée
J'ai suivi tes conseils,
Je meurs déshonorée »
« Vous ne répondez point ? …perfide ! je le vois,
Tu comptes les moments que tu perds avec moi. »
« ...si vous dites que nous avons menti, [...] qu'on se moque de vous... »
« Il vole léger » (adj -> adv, pour « Il vole légèrement »).
hypallage déplacement, réarrangement morpho-syntactique Hypallage simple :

« Les habitants de l'orgueilleuse Rome » (au lieu des habitants orgueilleux de Rome).
« Les orgies du nocturne Bacchus. » (orgies nocturnes consacrées à Bacchus)

Hypallage double :

« Un vieillard en or avec une montre en deuil »
« Ils avançaient, obscurs dans la nuit solitaire »
hypozeuxe déplacement, réarrangement morpho-syntactique Figure de style reposant sur un parallélisme et sur la reprise des groupes syntaxiques; proche de l'homéoptote, de l'homéotéleute et du polyptote.

« Et je l'ai trouvée amère / et je l'ai injuriée »
« je me suis armé / je me suis enfui » (avec antithèse)
« j'ai appelé les bourreaux pour... /j'ai appelé les fléaux pour... »
« Je me suis allongé... / je me suis séché... »
« Jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la mort »
anastrophe déplacement, réarrangement morpho-syntactique Inversion de l'ordre habituel des mots d'un énoncé pour créer un effet de langue raffiné.

« Excepté lui » au lieu de « Lui excepté »
« Me voici »
« Sa vie durant »au lieu de « durant sa vie »
« Close la bouche et lavé le visage,
Purifié le corps, enseveli
ce destin... »
« À la claire fontaine je me suis baigné »
hyperbate déplacement, réarrangement morpho-syntactique Consiste à séparer deux mots normalement assemblés en intercalant un ou plusieurs autres mots ; c'est le fait de prolonger la phrase, par ajout d'un élément qui se trouve ainsi déplacé.

L'hyperbate est souvent une forme de mise en relief de mots, rejetés en fin de phrase, comme des adjectifs placés ainsi en dislocation.

« Tout ceci est à moi, et les domaines qui palpitent là-dessous. »
« Albe le veut, et Rome ; il leur faut obéir »
« Quelques braves gens mourraient, dont c'était le métier »
« Quelle, et si fine, et si mortelle,
Que soit ta pointe, blonde abeille »
hendiadys déplacement, réarrangement morpho-syntactique Du grec ἓν διὰ δυοῖν / hèn dià duoîn, « un en deux »

Consiste à remplacer la subordination ou la détermination qui solidarise deux mots, par une relation de coordination ou toute autre dissociation syntaxique.

Il se rencontre le plus souvent avec le remplacement de deux mots inclusifs, ou d’un substantif et son épithète, par deux substantifs coordonnés.

« J’ai connu cet homme et sa probité » au lieu de « j’ai connu la probité de cet homme »
« L’oiseau s’élance à travers l’espace et la limpidité »
« L’enfant en rentrant dut subir son père et ses réprimandes »
« un temple rempli de voix et de prières »
« Respirer l'air du lac et la fraîcheur »
métonymie remplacement, substitution sémantique Remplace un terme par un autre qui a un rapport logique.

Elle peut substituer le contenant au contenu (ex), le symbole à la chose (les lauriers = la gloire), l'objet à l'utilisateur (le premier violon), l'auteur à son œuvre (un Zola), l'effet à la cause (Socrate a bu la mort = la ciguë)…

« C'était au temps où Bruxelles chantait »
Boire un verre
La salle a applaudi
synecdoque remplacement, substitution sémantique Variété de métonymie, parfois confondue avec elle ; elle est fondée sur le principe de l'inclusion.

Elle permet d'exprimer la partie pour le tout (ex.1) ou la matière pour l'objet (ex.2)

ex.1 :
« Mon bras qu’avec respect toute l’Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire, »

ex.2 :
« Ah ! quelle cruauté, qui tout en un jour tue
Le père par le fer, la fille par la vue ! »
métalepse remplacement, substitution sémantique Type de métonymie. Consiste à substituer la cause pour la conséquence.

« Quand la porte est fermée sur la rue, quand tombe la voix du moulin, quand se tait le chant de l’oiseau […], quand on redoute la montée et qu’on a des frayeurs en chemin... »

Dans cet exemple, la métalepse cumule les métonymies pour exprimer l'idée de la vieillesse, qui est nommée implicitement par ses effets comme la cécité, la surdité, ou la fatigue.
prosopopée Consiste à faire parler un mort, un animal, une chose personnifiée, une abstraction.

« Je suis la pipe d'un auteur ;
On voit, à contempler ma mine,
D’Abyssinienne ou de Cafrine,
Que mon maître est un grand fumeur. »
éthopée Consiste à peindre des personnages ou des assemblées de personnages en peignant aussi leurs mœurs et leurs passions.
parataxe Construction par juxtaposition de phrases ou de mots dans lequel aucun mot de liaison n’explicite les rapports syntaxiques de subordination ou de coordination.

« Les bonnes fondent sur moi ; je leur échappe ; je cours me barricader dans la cave de la maison. »
« J’ai pris l’autobus à 2 heures. Il faisait très chaud. J’ai mangé au restaurant, chez Céleste, comme d’habitude. »
hypotaxe Abondance inhabituelle des liens de subordination dans une même phrase ou dans plusieurs phrases consécutives.

« Il rajusta son col et son gilet de velours noir sur lequel se croisait plusieurs fois une de ces grosses chaînes d'or fabriquées à Gênes ; puis, après avoir jeté par un seul mouvement sur son épaule gauche son manteau doublé de velours en le drapant avec élégance, il reprit sa promenade sans se laisser distraire par les œillades bourgeoises qu'il recevait. »
hyperbole Consiste à exagérer l'expression d'une idée ou d'une réalité, le plus souvent négative ou désagréable, afin de la mettre en relief.

« mourir de soif », « n'avoir que la peau et les os », « avoir une tonne de paperasse ».
prétérition Consiste à parler de quelque chose après avoir annoncé que l'on ne va pas en parler.

« Car je voudrais vous faire oublier que je suis votre maître, pour me souvenir seulement que je suis votre époux. »
« Je ne vous ferai pas l'affront de vous rappeler qu'il est nécessaire de posséder un permis pour la conduite d'un véhicule à moteur. »
« Je ne parlerai pas de son insolence, encore moins de sa grossièreté. »
« Ce n'est pas pour parler de ce que vous me devez, mais ça m'a coûté cher. »
« Inutile de vous présenter monsieur Paul. »
astéisme Du grec « asteismos » qui signifie urbanité.

Consiste à louer par un discours donnant l'apparence du blâme.

« Quoi! encore un nouveau chef-d'œuvre ! N'était-ce pas assez de ceux que vous avez déjà publiés ? Vous voulez donc désespérer tout à fait vos rivaux ? »
diasyrme Du grec διασυρμὸς, diasurmos, « déchirement, raillerie méchante, ironie insultante ».

Faux éloge.

« Je te présente l'élève le plus indiscipliné et le plus dévergondé de la classe »
périssologie Redondance, consistant en l’ajout d’un ou de plusieurs détails inutiles qui n’apportent rien à la compréhension d’une idée ni à l’expression de cette idée, sinon pour l’alourdir.

"Sans que ce soit prévu, on s'est rencontré, fortuitement, à la station de métro, par hasard."
battologie Répétition généralement absurde d'une même idée par les mêmes mots.
(Quasi-)synon. : tautologie
hypotypose remplacement, substitution sémantique Consiste en une description réaliste, animée et frappante de la scène dont on veut donner une représentation imagée et comme vécue à l'instant de son expression.
ekphrasis Évocations d'un objet ou d'une œuvre d'art, réelle ou fictive, description souvent enchâssée dans un récit.
L’ekphrasis classique peut correspondre sur le plan du style à l'hypotypose (description animée).
pantonymie Consiste à désigner un terme par un autre, beaucoup plus générique.

« truc », « machin », « chose », « bidule », « schmilblick », « toutim »
Trifouilly-les-Oies décrit une ville ou un village quelconque de la France rurale.
Médor, Milou et Rex désignent des chiens.
Tombouctou ou Tataouine sont parfois employées pour désigner une destination hors de portée.
antiparastase Consiste, face à un reproche ou à une critique, non seulement à ne pas nier le grief mais en plus à assumer sa position, parfois jusqu'à l'exagération.

« Le mérite de ce livre passionnant est d'accepter de ne pas dévoiler toutes les énigmes de ce peintre si mystérieux »
isocolie Équilibre rythmique entre les différents constituants d'une phrase.

« Nous aurons des lits / pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds, / comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs / sur des étagères,
Écloses pour nous / sous des cieux plus beaux »
oxymoron Antithèse à l'intérieur d'un groupe nominal, d'une expression.

« Éphémère immortel »
« Le superflu, chose très nécessaire »
anantapodoton Consiste à omettre l’un des termes d’une expression alternative dans une phrase.
C’est une variété d’anacoluthe, aussi appelée particula pendens.

« Pour les uns, c’est un grand homme, mais ça se discute. »
(On attendrait « pour les autres... »)
« Les uns, dirait-on, ne songent jamais à la réponse silencieuse de leur lecteur. »
(On attendrait « les autres... »)
antonomase Trope, dans lequel un nom propre ou bien une périphrase énonçant sa qualité essentielle, est utilisé comme nom commun, ou inversement, quand un nom commun est employé pour signifier un nom propre.

un « Don Juan » (un séducteur), un « Tartuffe » (un hypocrite), un « Harpagon » (un avare), une « Pénélope » (une épouse fidèle), un « Apollon  »(un bel homme), un « Brummell  » (un élégant), un « Staline » (un dictateur sanguinaire), un « Michel-Ange » (un grand peintre)
analepse correspond à un retour en arrière1, au récit d'une action qui appartient au passé. Elle consiste à raconter après-coup un événement. On peut également parler de flashback pour exprimer cette idée, mais ce terme ne s'utilise qu'à propos de cinéma ou de bande dessinée.
prolepse En rhétorique : prévient une objection, en la refusant d'avance comme dans « Cela serait trop long à expliquer »

En stylistique : attribution anticipée, au sujet ou à l'objet d'un verbe, d'une propriété qu'ils n'acquerront qu'une fois accomplie l'action exprimée par le verbe : « Résolu d'accomplir ce cruel sacrifice, / J'y voulus préparer la triste Bérénice »

En narratologie : anticipation, figure de style par laquelle sont mentionnés des faits qui se produiront bien plus tard dans l'intrigue
trope = figure de style ou figure de rhétorique
épitrope Figure de rhétorique, qui consiste à accorder quelque chose, ironiquement ou non, qu'on pourrait contester, afin de donner plus d'autorité à ce qu'on veut persuader.

"Poursuis, Néron, avec de tels ministres !"
parembole Proposition insérée dans un discours pour exprimer le point de vue personnel de l'auteur ou du narrateur.

« Perdu en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité »
« Allongé sur le lit le soleil me fait grâce
Je garde encore la tendresse de la nuit »
épiphrase Consiste à joindre, à la fin d'une phrase ou d'un groupe syntaxiquement achevé, un ou plusieurs segments de phrase, en guise de conclusion ou pour insister sur un fait.

Figure de style « par laquelle on ajoute, à une phrase qui semblait finie, un ou plusieurs membres pour développer des idées accessoires.

« Demain lundi, je confesserai les vieux et les vieilles. Ce n'est rien. Mardi, les enfants. J'aurai bientôt fait. »
« L'expression que prit le visage de M. Octave en voyant de la fumée (de cigarette) dans sa chambre (sa chambre !...), et de la cendre sur son tapis (son tapis !...), fut digne du théâtre. »
« Ils ont rompu ma robe en rompant mes cités,
Rendant mes citoyens contre moi dépités,
Ont pillé mes cheveux en pillant mes églises,
Mes églises, hélas ! que par force ils ont prises,
En poudre foudroyant images et autels,
Vénérable séjour de nos saints immortels. »
épiphonème Consiste à placer une formule sentencieuse, qui exprime une opinion générale souvent présentée comme non contestable, au début ou à la fin d'un ensemble textuel plus vaste.
Il peut alors servir de conclusion ou de justification.
La moralité des fables
litote Fait de dire le moins pour signifier le plus.

« C’est loin d’être tout faux ! » pour « C’est absolument exact. »
« Il n’est pas complètement stupide. » pour « Il est très intelligent. »
catachrèse Métaphore lexicalisée (= métaphore qui n'est plus sentie comme une figure)

« Les pieds d'une table », « les bras d’un fauteuil », « les ailes d'un moulin »
antilogie Consiste en une contradiction ou incompatibilité entre deux idées ou deux opinions dans une même phrase ou un même texte.

« Je mentirais si je disais la vérité ».
« Je suis athée, Dieu merci ! »
« Je ne suis pas superstitieux, ça porte malheur ».